Spiruline : conditions de culture, conservation et certification

Où est-elle cultivée ?

Spiruline : conditions de culture, conservation et certificationLa spiruline est une algue simple, unicellulaire, qui prospère dans des eaux tièdes (entre 32 et 45°C) et alcalines. A l’état naturel, elle pousse dans les lacs de pH 8 à 11, où d’autres micro-organismes ne peuvent survivre.

A l’état de culture, elle se développe dans des bassins d’eau douce situés dans des pays chauds et ensoleillés : Inde, Thaïlande, Etats-Unis, Pérou, Chine, Vietnam, Hawaï…

 

En France, la spiruline se cultive aussi dans des fermes aquacoles. Il y a quelques années, ces fermes se trouvaient essentiellement dans le Sud de la France, notamment en Provence. Rappelons, en effet,  que la spiruline a besoin de soleil et de chaleur pour se développer. Cependant, même dans le Sud de la France, la spiruline ne pousse que 6 mois de l’année, les plus chauds.

Depuis peu, la spiruline se cultive dans des régions réputées moins ensoleillées, comme la Bretagne ou la Vendée, souvent sous serre, dans des bassins chauffés ou encore en eau de mer (spiruline de Hawaï, spiruline bretonne) mais ce mode de culture est plus rare.

Conditions de culture

Spiruline : conditions de culture, conservation et certification

Les conditions idéales de croissance de la spiruline sont : un climat chaud et ensoleillé, de l’eau de qualité contrôlée, un environnement climatique exempt de pollution. En effet, la spiruline, en raison de sa croissance rapide, puise des quantités importantes de nutriments dans son milieu. Elle présente une « qualité » correspondant à celle de son milieu de culture.

Si l’eau dans laquelle elle croît contient des polluants, l’algue se charge (métaux lourds…) et n’est plus comestible. C’est le cas des souches récoltées dans des milieux naturels non contrôlés. Consommer une spiruline polluée peut entraîner  des effets secondaires : diarrhée, vomissements, dommages au foie…

A l’inverse, la spiruline capte positivement tous les nutriments de son milieu de culture. Avec des intrants rigoureusement sélectionnés, on obtient ainsi une spiruline naturellement enrichie en minéraux (fer, zinc, sélénium …)

Avant de consommer de la spiruline, il est donc important de s’assurer de son origine et de sa méthode de culture.

Conservation de la Spiruline

Spiruline : conditions de culture, conservation et certification

Les très gros producteurs mondiaux de spiruline sèchent souvent l’algue à haute température, afin de gagner du temps. Cependant, ce procédé détruit en partie les enzymes qui font toute la richesse nutritionnelle de la spiruline. Il faut donc choisir une spiruline séchée à moins de 45°. L’humidité réduit aussi les qualités de la spiruline.

Pour garder tous les bénéfices santé de cette micro-algue, veillez donc à :

– Chercher sur les étiquettes si la température de séchage de l’algue est précisée. C’est un gage de qualité.

– Bien refermer l’emballage après utilisation.

– Garder la spiruline dans un endroit frais, loin de toute source de chaleur.

– Éviter de l’exposer au soleil ou à une lumière forte.

 

Spiruline biologique

Spiruline : conditions de culture, conservation et certification

Avant 2017, la spiruline ne rentrait pas dans le champ d’application du règlement  Biologique européen. Les logos bio AB français et européen ne pouvaient donc pas être utilisés sur les étiquettes des produits. La seule façon de faire  reconnaître la qualité et la pureté d’une culture de spiruline était de passer par le respect de cahiers des charges privés : Naturland (organisme de contrôle allemand) ou Ecocert (logo « contrôlé par Ecocert »).

Depuis le 7 mai 2017, les microalgues d’eau douce rentrent dans le champ d’application du Règlement Bio UE RCE 889/2008 en tant que denrée pour l’alimentation humaine. Il est désormais possible pour la spiruline de disposer des labels AB (label bio français) et Eurofeuille (label bio européen). Une spiruline biologique garantit l’absence d’OGM, la non-utilisation d’engrais minéraux et organiques chimiques, la non-irradiation. C’est évidemment un gage de meilleure qualité et traçabilité.

Vous l’aurez compris, il y a spiruline et spiruline. Comme pour votre alimentation traditionnelle, lisez bien les étiquettes avant d’acheter.

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La spiruline depuis les années 1960

La spiruline depuis 1960

Les prémices de la spiruline cultivée à grande échelle

La spiruline depuis les années 50

Dans les années 1960, Jean Léonard, un botaniste d’une expédition belge au Sahara, confia un échantillon de galette de spiruline trouvée sur un marché tchadien à un autre botaniste qui l’identifia comme de la spiruline Arthrospira platensis. En 1973, le docteur Ripley D. Fox commence à en faire pousser en Inde.

 

Dans les années qui suivent, les cultures expérimentales se multiplient en Californie, en Thaïlande, à Hawaï. De grosses compagnies commencent alors la culture à grande échelle.

La spiruline un super aliment d’aujourd’hui

La spiruline depuis les années 50

Les ouvrages qui vantent tous les bienfaits de la spiruline se multiplient aussi. C’est dans ces années là que le grand public commence à entendre parler de cette cyanobactérie. Depuis, sa notoriété ne cesse de croître pour atteindre ce qu’elle est aujourd’hui. L’histoire ne s’arrête pas là car elle est encore considérée comme un aliment d’avenir, à l’heure où la planète se demande comment elle va pouvoir nourrir de plus en plus de bouches.

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Temple Aztèques

Peinture AztèquesPeu après l’an 1500, lorsque les Européens abordèrent en Amérique Centrale, ils découvrirent que les Aztèques tiraient des grands lacs salins du centre du Mexique, une sorte de boue bleue. Les conquistadors en avaient d’ailleurs fait mention dans leurs relevés d’expéditions. Notamment Gomara, le secrétaire de Cortès, qui décrivait la technique de production employée : « Ils (les Aztèques) récoltent une sorte de boue bleue-verte qui stagne sur les eaux des lacs de Mexico. Puis ils la font sécher pour en faire des galettes qu’ils consomment ».

Peinture Aztèques

Gomara ne le savait pas mais il fut l’un des premiers à décrire la spiruline. Et cette boue qu’il décrivait était bien sûr la fameuse algue bleue. Le produit s’appelait chez les Aztèques le « tecuitlatl ». Malheureusement, la récolte de la spiruline s’effondra en même temps que l’empire Aztèque et ne fut redécouverte que 4 siècles plus tard.

Si l’on remonte encore plus loin, il existe des preuves montrant que le peuple Maya cultivait déjà la spiruline dans le réseau navigable utilisé pour irriguer les cultures.

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La spiruline, une algue cultivée chez les Kanembous

La spiruline cultivée chez les Kanembous

En 1939, un pharmacien de Bordeaux trouva des galettes de spiruline séchée sur un marché du Tchad. Dans les années 1950, un couple de chercheurs français, BRANDILY, en observant vivre la tribu des Kanembous, dans la région du Kanem (Nord-Est du Tchad), s’étonnait que celle-ci ne présente aucune carence ni malnutrition alors que dans tous les pays du Sahel les enfants mourraient de faim par milliers.

De la spiruline contre la malnutrition

Ils apprirent que, depuis toujours, les femmes Kanembous récoltaient tôt le matin, une algue verte sur les berges du lac Tchad, puis laLa spiruline cultivée chez les Kanembous faisaient sécher au soleil, avant de la manger sous forme de galette (dihé). La spiruline faisait partie de l’alimentation de base des Kanembous, avec le mil ; notamment consommée par les femmes enceintes et durant les périodes de pénurie alimentaire. Brandily écrivait alors à l’époque « Depuis des lustres, une tribu primitive du Tchad exploite la nourriture de l’an 2000. »

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